L’affaire Facebook-Cambridge Analytica : Une fuite de données personnelles de millions de personnes?

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L’affaire Facebook-Cambridge Analytica

Facebook constitue actuellement le sujet de prédilection parmi les news de la semaine surtout après l’intervention de Mark Zuckerberg au sujet de l’affaire Facebook-Cambridge Analytica. Après quatre jours de silence radio au sujet du scandale de l’exploitation des données de  50 millions utilisateurs Facebook à leur insu par Cambridge Analytica, un cabinet d’analyse ayant travaillé pour la campagne électorale de Donald Trump en 2016, le CEO de la firme américaine a pris la parole. Il a présenté ses excuses aux membres du réseau social et a annoncé que la protection des données personnelles va être renforcée.

Le scandale Facebook : Mark Zuckerberg sort de son mutisme

Le CEO de Facebook s’est exprimé sur son compte personnel suite à la polémique autour de l’usage de données personnelles de membres sans leur consentement par la firme britannique Cambridge Analytica pour manipuler les électeurs. Il s’est montré compréhensif face à l’indignation des utilisateurs, et a admis que Facebook est responsable de la protection des données de ses membres. “Nous avons une responsabilité pour protéger vos données et si nous n’y arrivons pas, nous ne méritons pas de vous servir”, indique-t-il dans son post. Il a par la suite énuméré les mesures prises précédemment pour protéger les données de ses utilisateurs. Il a conclu son message avec : “J’ai créé Facebook et j’ assume la responsabilité de ce qui se passe sur notre plateforme” et un engagement ferme pour protéger sa communauté ; “nous allons apprendre de cette expérience de sécuriser notre plateforme encore plus pour que notre communauté se sente davantage et de nouveau en sécurité.”

Facebook : Entre promesse et réalité

Le discours de Facebook et la réalité sont remarquablement en déphasage ! En Janvier 2018, le géant du web a exprimé son engagement pour la protection des données et la confidentialité conformément au Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) qui entre en vigueur dès le 25 mai 2018. Ce règlement concerne toutes les entreprises, qu’elles soient basées ou non dans l’UE, proposant des services ou des biens, ou traitant des données recueillies auprès, à des personnes dans l’UE. La violation des normes obligatoires expose l’entreprise en question à des amendes conséquentes. Le RGPD va s’appliquer entre autres aux réseaux sociaux. À ce sujet, Facebook affirme avoir consolidé son équipe dédiée à la protection des données et va jusqu’à prévoir le recrutement d’un Data Protection Officer. Survient alors le coup de théâtre de l’année : des données personnelles d’utilisateurs Facebook ont été utilisées, sans leur consentement, par une société britannique spécialisée dans la communication stratégique au profit de la campagne présidentielle de Donald Trump.
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Chute en bourse, convocation par le Parlement Européen et campagne pour désinstaller Facebook

Des mea-culpa face auxquels des nombreux acteurs du numérique restent sceptiques et pensent que Facebook est certainement conscient de la politique de divulgation massive des données de ces utilisateurs. D’ailleurs, une campagne #DeleteFacebook, initiée par le cofondateur de WhatsApp, se propage sur le net, reflétant l’indignation des internautes face au scandale de Facebook et de Cambridge Analytica. Un hashtag sur lequel le CEO de Facebook a commenté, dans une interview accordée au New York Times :  « vous savez, ce n’est pas bon. Je pense que c’est un signal clair que c’est un problème de confiance majeur pour les gens, et je le comprends. » Ce scandale a fait parler simples internautes, journalistes, politiciens et  acteurs du digital.

Antonio Tajani, politicien italien et président du Parlement européen depuis 17 janvier 2017, a expliqué sur son compte Twitter que “Facebook a besoin de clarifier devant les représentants de 500 millions d’Européens le fait que les données personnelles ne sont pas exploitées pour manipuler la démocratie ». Une indignation concrétisée par une convocation envoyée au patron de Facebook, Mark Zuckerberg, pour qu’il s’explique devant le parlement européen sur le scandale. Après que l’affaire a été divulguéE par le New York Times et l’Observer, l’action du groupe a été malmenée à Wall Street, où elle a perdu près de 7%. Suite à cette affaire, les actions du géant du web ont chuté de 6,8 % lundi à Wall Street.